16 janvier 2006

Ce ci n'est pas une blague


ou la prophétie
Je vous rassure cette anecdote n’est pas une blague, c’est un fait réel, aussi réel que vous et moi !

Alors il s’agit d’un jeune homme vivant seul avec sa femme, un vendredi soir il reçoit un appel d’un jeune qu’il ne connaît pas, celui-ci lui demande, avec tant d’assurance de laisser sa voiture ouverte les clefs et les papiers dedans ce soir avant de se coucher, car sinon il va la brûler, il attire aussi son attention que ça sert à rien d’appeler la police, que s’il ose le faire, sa voiture sera quand même brûlé, mais que s’il obéit sa voiture sera devant chez lui le lundi matin saine et sauve, l’homme hésita un peu, il renoncera à appeler la police, car soit ils le prendront pour un fou, soit ils vont lui dire qu’ils peuvent rien faire, qu’ils ont d’autres gens à fouetter, ou plutôt d’autres chats, de toute façon il a une bonne assurance, avec un peu de chance il sera remboursé, il décida donc d’obéir et il confia sa voiture au bien vouloir de l’appelant anonyme, et comme prévu elle a disparu le samedi matin pour réapparaître le lundi matin à son emplacement habituel, et le soir même il reçut un coup de fil de la part du même appelant anonyme, celui-ci lui remercia du « service » qu’il le lui a rendu, et lui annonça que pour le récompenser il a droit à un week-end pour deux personnes dans un hôtel à Hammamet, et il lui donna les références de la réservation et les coordonnés de l’hôtel, notre homme est resté perplexe, il savait pas quoi faire, il rappela l’établissement en question, et le réceptionniste lui confirma qu’une réservation a été faite en son nom et que les frais ont été payés d’avance, l’homme se résolut alors que c’était une blague d’un groupe de jeunes, fils à papa, qui avait besoin d’une voiture pour une petite escapade pendant le week-end et qu’il y’avait rien de méchant, et il décida d’accepter l’invitation, après tout il l’avait bien mérité, c’était une récompense juste, et il partit changer d’air avec sa femme, il n’allait pas quand même refuser ce cadeau, et il crût que l’histoire allait s’arrêter là, mais à son retour chez lui, il découvrit qu’il ne restait de sa demeure que les toit et les mûrs, « s9af ou 9a3a », et que dès le début on s’est bien moqué de sa guele, que dans le langage de foot on appelle ça un coup de maître, « hazzouh ou jabouh ou ta7 yakel fel gazon » !

Cette anecdote témoigne de l’ingéniosité dont fait preuve les criminels de la Tunisie du 21ième siècle, en effet chaque tunisien connaît aujourd’hui au moins un histoire qui ressemble à celle-ci , et ne parlons pas des histoires de braquages, qui connaissent des fins de plus en plus tragiques, ou les affaires de fausse monnaie, le crime là bas, chez nous, est de plus en plus sophistiqué et organisé, tout a fait logique dans un système qui produit en masse des chômeurs diplômés, il faut bien que le savoir qu’ils ont acquis durant au moins un quart de siècle d’existence serve à quelque chose, et avec l’amplification de la criminalité c’est cette tension et haine sociale qui s’ancre de plus en plus dans la société, on regarde avec de plus en plus de mépris, le succès et la fortune chez les uns, et la misère chez les autres, le faussé est devenu si large, si profond, entre les rives de ce peuple déchiré, que tout le monde crois avec conviction qu’il n’est plus sfranchissable qu’avec un seul moyen, el « ser9a », un terme générique qui peut désigner aussi bien le pickpocket dans la station de bus de la place barcelone, « Lehbib Thamer » ou autre, que le haut fonctionnaire touchant de pot de vin, un terme banalisé, presque justifié, presque légalisé, mais que faire, comment traiter ce problème si officiellement le chômage est maîtrisé en Tunisie, ainsi que la précarité, l’inflation, l’endettement, et tout ces indicateurs qui ne servent qu’à dorer le blason du pays face à la FMI et la banque mondiale and co, que faire si personne ne prend assez de recul pour analyser ce qui se passe, ce recul que j’aurais sûrement pas eu si je n’avais pas suivi mon prophète pour errer dans mon désert, si je n’avais pas garder, enfoui quelque part dans ma mémoire l’image de la terre promise, belle et prometteuse, pour la confronter à chaque retour avec la réalité, que peut on faire autrement que regarder de loin se qui se passe, en gardant avec soin chaque euro bien à l’abri, en espérant que le jour de l’apocalypse, on aura de quoi sauver les siens, que faire sinon avoir cette attitude égoïste, ou adopter l’attitude « el chan9a m3a el jma3a e5la3a », la « bagla liha » comme le dirait Ben Mokhtar, l’apocalypse, est il si lointain, est il un cauchemar qu’on ne verra jamais, j’aimerais bien le croire, je donnerais tout pour m’en convaincre, je donnerais tout pour oublier la prophétie !

On a besoin d’un prophète pour arrêter de tourner en rond dans ce désert, ou on sent le danger derrière chaque dune, un danger qu'on ne voit pas mais qu'on sent venir, un danger dont on a peur, pour trouver enfin le chemin, retrouver la terre promise, pauvre est ce peuple qui attend Le Prophète, et surtout pauvre est ce prophète qui devra réveiller ces morts, à moins qu’il ne maudisse à jamais son peuple !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Excellent post .. Le temps des prophète est révolu .. bien révolu malheureusemrnt .. le prophète doit être un exemple pour son peuple .. il doit aussi être adulé pour être suivi malgre les "dangers" .. mais hayhat .. du rêve .. c'est tout ce qui nous reste .. de l'espoir j'en ai plus .. est ce que tu vois un prophete dans les parages ?