18 décembre 2005

Maktub

C’était le vendredi soir, la fin d’une pénible semaine et d’une pénible journée, j’étais trop nerveux, peut être à cause de la dizaine de café que j’ai avalé depuis le matin, peut être à cause des débilités que j’ai pu lire sur « Kafteji », peut être à cause de cette rage envers cette hiérarchie au boulot que j’arrête pas de qualifier d’incompétente, peut être à cause de tout ça, le plus important c’est que le train vient enfin d’entrer en gare, après quarante minutes de retard passées dans une gare pleine à craquer, bandé à vouloir se déchirer les cheveux, rien ne sert de crier auprès du chef de la gare, ça fait trois ans que je fréquentes les trains, et ça fait trois ans qu’ils jouent de mes nerfs, je monte, je me précipite vers une place vide, et je jette mon corps sur le siège, il faut toujours bien choisir sa place dans un train, il faut éviter les enfants, les ados et les touristes, il faut toujours s’entourer de gens épuisés, qui ont envie de dormir, j’arrivais pas à fermer les yeux, je glisse ma main dans mon sac, je sort un bouquin, Maktub de Paulo Coelho, j’ouvre la page 161 :


« Antonio Machado dit :
Coup par coup, pas à pas,
Voyageur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Et si l’on regarde en arrière
On voit le sentier que jamais
On ne foulera de nouveau.
Voyageur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant. »


Je tourne la page :

« Le maître dit :
« Ecrivez ! Une lettre, un journal, ou jetez quelques notes sur le papier en parlant au téléphone, mais écrivez ! Ecrire nous rapproche de dieu et de notre prochain. Si vous voulez mieux comprendre votre rôle en ce monde, écrivez.
Efforcez-vous de mettre votre âme par écrit, même si personne ne vous lit ou, pis, même si quelqu’un finit par lire ce que vous vouliez garder secret. Le simple fait d’écrire nous aide à organiser notre pensée et à discerner clairement ce qui se trouve de nous. Un papier et un stylo opèrent des miracles-ils soignent les douleurs, réalisent les rêves, restituent l’espoir perdu.
Les mots ont un pouvoir »


Et j’ai fermé le livre, ce n’est pas que j’arrivais plus à lire, ce n’est pas que je n’ai plus envie de lire, c’est je me suis rassasié, je n’ai plus soif, je n’ai plus faim, je ne sens plus la fatigue, désormais telle qu’un messie je me sent élevé, abandonnant mon corps accroché à la croix, je ne sens plus les clou percer les paumes de mes mains, les liens de mes pieds ne me gênent plus, ma couronne d’épines ne me fait plus saigner le front, c’était un moment de pur bonheur. Les moments de bonheur les plus intenses sont toujours les plus simples, cependant l’homme n’arrête pas de se compliquer la vie en allant toujours les chercher là ou ils ne sont pas, pourquoi se saouler si quelques mots permettent d’atteindre l’ivresse, tel est la nature de l’homme complexe, cependant simple est la vie !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

ce que je viens de lire là arrive a point nommé on dirait que la morale a la fin est pour moi "Les moments de bonheur les plus intenses sont toujours les plus simples, cependant l’homme n’arrête pas de se compliquer la vie en allant toujours les chercher là ou ils ne sont pas"

merci hatch

Hatchoum a dit…

je devrais sortir plus souvent ce type de connerie pour te voir ici :p

Anonyme a dit…

bah c'est pas des conneries je te signale :p je viens ici souvent mais je ne reagis pas souvent a tes articles



bonne continuation

Anonyme a dit…

hatch ,
c koi les mots ki t'ont permis d'atteindre l'ivresse ..je ne l'ai pas trouvé ...

Anonyme a dit…

J'ai trop apprécié le contenu...et surtout ta façon de dire ;)

Anonyme a dit…

Ah ! Paulo Coelho! j'ai pas lu Maktub mais je reconnais bien ses mots. Je suis "tombée amoureuse" de lui en lisant l'Alchimiste depuis j'ai lu la cinquième montagne , véronika décide de mourir , le démon et mademoiselle Prym , sur le bord de la rivière Piedra et Onze minutes. Il sait très bien parler à l'enfant qui est en chaqu'un d'entre nous , il fait rêver et on aimerait bien le croire quand il nous dit que le bonheur est dans la simplicité mais c'est peut être vrais car notre quotient est de plus en plus compliqué ou plutôt complexe.

Anonyme a dit…

cher ami,
devine qui suis-je ?

j'avaoue je n'ai pas lu tes refléxions parceuque je te connais par coeur, ???

Anonyme a dit…

Un jour une jeune fille en un moment de vague mélancolie a écrit:"La vie est tellemnt belle à travers les yeux d'un enfant!:s'émerveiller davant un papillon ou un soleil qui se lève,s'enivrer sur une belle mélodie,sentir les mélodies au fond de ses tripes en jouant de la musique,...écrire!maisquel don merveilleux,quel héritage exaltant,à la limite orgasmant,...mais pour qui se prennent ces autres là!Pour des "philosophes"?...comment disent il déja?..des artistes?...ces autres "qui veulent avoir l'air mais qui n'ont pas l'air du tout"(merci jacques brel!)...qui se croient au dessus des petites joies simples de la vie!ces gens qui ne ragardent pas autour d'eux,me donnent parfoie une envie nauséabonde de m'endormir à jamis ..."
je pense que ce que cette jeune fille a écrit rejoins à peu près l'idée que tu veux véhiculer et voir des gens qui pensent comme elle la réconforte tellemnt car elle se sent un éternelle incomprise,elle se sent aussi seule parfois et elle cherche désepérée une main qui la guidera....

...au fait!la jeune fille en question c'est moi!!lol!et oui!...cependant...tout ça ne manque pas de prétention...oui oui...je devrais revoir ce coté anthipatique de ma personnalité...sur ce, Hatchoum ,toutes mes amitiés à quelqu'un qui sait trouver les bons mots...;)