Comme je trouve pas grand-chose à raconter ces jours ci , ou plutôt que je trouve pas les mots, c’est peut être lié au fait que je me suis coupé les cheveux , depuis tout petit j’ai toujours cru qu’il y’ avait quelque chose de magique dans les cheveux et je sais pas pourquoi, c’est peut être pour ça que je me gratte souvent la tête quand j’ai besoin d’idées, j’invoque mon génie comme Aladin invoque le sien en grattant sa lampe magique, le démon de la bêtise, bon enfin bref , j’ai plus d’idées et je vais essayer de raconter une blague.
Alors il s’agit d’un chien errant, kalb 3arbi, vivant sur les quais du port de la goulette, sans propriétaire, il passait ses journées à se balader entre les grandes grues, contemplant les ouvrier décharger et charger les bateaux, regardant défiler la marchandise et ceux qui attendent les marchandises, essentiellement chinoise ces jours ci, et témoignant de tout ce qui se passe en secret dans le port, tous les pots de vins, le9haoui, tous les laisser passer, bref tous ce qui se sait et ne se dit pas , pour se nourrir notre chien va se servir dans les poubelles, avec les chats les mouches et ses copains les chiens, et il y en avait des chiens dans sa situation, parfois il se met à aboyer, soit pour se plaindre de la faim, pour réclamer un toit , ou après avoir avalé de la nourriture pourrie, mais à chaque fois il a toujours la même réponse : un cailloux en pleine figure, un jour il a pu se faufiler dans un bateau, il s’est caché et il a attendu qu’il parte, le bateau est parti et au bout de deux jours il est arrivé au port de Marseille, les services des douanes l’ont trouvé, ils ont pris soin de lui, ils se sont débrouillé pour qu’il soit adopté par un couple de retraités, maintenant il mange plus dans les poubelles, il a sa propre gamelle, il suit même un régime spécial conseillé par le vétérinaire, car maintenant il va souvent au véto, il a sa propre niche, il a même un os en plastique en guise de brosse à dent, on lui confia une mission, jouer avec les petit fils de la famille, quand il aboie il ne reçoit plus de cailloux à la figure, on vient auprès de lui pour voir ce qu’il ne va pas, on l’écoute, le véto leur a conseille de l’écouter, pour qu’il ne devienne pas un chien frustré affirma t’il, notre chien n’en pouvait plus de cette situation, un soir il a faussé compagnie aux deux vieux et il est allé retrouver le port et encore une fois il s’est débrouillé pour se glisser dans un navire, après deux jours il a atterrit sur le quai du port de la goulette, il a atterrit car en le découvrant le douanier, apparemment quelqu’un qui rêvait de se convertir en footballeur pour mieux assurer sa vie, l’avait shooté d’un coup de pied sur le derrière, le chien n’a pas aboyé, il était content, heureux enfin, il y’ avait sur le quai des gens de la télé, l’émission de nos citoyens à l’étranger trait d’union, « hamzat ouassel », la présentatrice qui sourit comme si elle faisait un exercice de musculation, et dont le visage était devenu un tableau d’art contemporain , ils voulaient comprendre pourquoi il est revenu alors que tous les chiens du port rêvaient de l’autre rive, de partir laissant derrière eux le quais ses douanier ouvriers et poubelles, il a alors répondu, tout en essayant de sourire et regarder la camera en face, bien sur dans le dialecte chien tunisien : « zaied el oua7ed ma i7ess eb rou7ou kalb kan fi bladou , tounes el 5athra !», ( on ne peut être traité comme un vrai chien autrement que dans son pays, la Tunisie la verte ! )
Zut alors, ça doit être encore la coupe de cheveux, je suis arrivé à plomber même une blague. Désolé !